En se focalisant sur les chiffres théoriques, le constat de la préparation de rentrée 2025 est relativement simple à établir : dans l’académie Orléans-Tours, ne perdre « que » 23 postes à la rentrée prochaine paraît bien loin de la catastrophe que nous redoutions encore en début d’année, et contre laquelle les professeurs des écoles de l’académie et le SNALC Orléans-Tours se sont largement mobilisés après avoir déjà vu disparaître 70 postes en septembre 2024.
Malgré un contexte budgétaire national préoccupant et une démographie en berne, la relative stabilité des effectifs enseignants dans l’académie Orléans-Tours était l’occasion rêvée d’affecter les moyens aux priorités évidentes défendues par le SNALC Orléans-Tours :
- Améliorer les conditions de travail des élèves et des enseignants sur le terrain en accélérant significativement la dynamique de baisse du nombre d’élèves par classe, levier reconnu pour de meilleures conditions d’apprentissage ;
- Par conséquent, en cas de fermeture de classe, exiger qu’un poste devant élèves ne soit en aucun cas remplacé par un poste non-prioritaire : pour le SNALC, dans les circonstances actuelles, l’effort d’investissement dans l’école doit bénéficier aux élèves avant tout et non servir à graisser les rouages de l’administration. Cela vaut également pour la réserve de 200 postes constituée au niveau national ;
- Préserver le maillage territorial des écoles et des classes dans les zones rurales, indispensable tant pour l’équité territoriale des élèves français que pour l’attractivité des communes rurales, tout en maintenant les efforts d’investissement consentis jusqu’à présent dans l’éducation prioritaire et pour l’inclusion ;
- Redéployer un nombre suffisant de postes de titulaires remplaçants lors du mouvement intra-départemental, sans pénaliser le nombre d’adjoints (et donc de classes) et sans céder à la facilité de généraliser les postes de « remplaçants à tout faire », niant les spécificités professionnelles de chaque support et les besoins locaux.
Las ! Il semblerait que notre
administration académique ne l’entende
pas tout à fait de cette oreille :
- Dans le Cher, censé être le département le moins touché de l’académie (- 2 postes), il est annoncé que 12 classes fermeraient, souvent dans les zones les plus rurales et déshéritées du département, pour seulement 4 ouvertures, 3 créations de postes de remplaçants… et 3 postes de conseillers pédagogiques. Ces derniers sont-ils vraiment la priorité ?
- En Eure-et-Loir (- 4 postes), il faudra compter sur 25 fermetures de classes pour 17 ouvertures, et 5 fermetures supplémentaires en établissements médico-sociaux. En contrepartie, tout juste 2 créations de postes RASED, mais des postes d’enseignants-référents, de conseillers pédagogiques, de coordonnateurs REP… Par contre, pas de moyens réalloués sur les titulaires-remplaçants : pourquoi faire, après tout ?
- Dans l’Indre (- 4 postes), dans l’attente de la prise de fonctions du nouveau DASEN, la priorité est déjà annoncée : créer 2 postes de conseillers pédagogiques, et « si possible » (sic !) des postes de titulaires remplaçants. Si possible ?
- En Indre-et-Loire (- 3 postes), la fusion des supports ZIL et BD acte définitivement le reniement de la spécificité des missions de chaque support de remplacement et de leur implantation locale, dans une logique de flexibilisation des missions et des effectifs – insuffisants – de remplaçants. Pendant ce temps, 58 classes sont menacées de fermeture, autant d’écoles et des centaines de familles attendent fébrilement de savoir sur qui le couperet s’abattra.
- Dans le Loir-et-Cher (- 4 postes), 20 fermetures sont pour le moment envisagées pour 17 ouvertures, dont certaines conditionnées par l’octroi de moyens mis en réserve au niveau national. L’IA-DASEN compte créer 7 postes de titulaires-remplaçants, mais cela se fera nécessairement au détriment de postes d’adjoints, donc via des fermetures de classes. Et il manque encore un poste à rendre dans le projet actuel…
- Dans le Loiret (- 6 postes), le CSA départemental se tiendra mi-mars. Nous en saurons plus dès lors, sachant que le projet de refonte des circonscriptions vient d’être validé par le ministère.