ÉDITO : LA SÉCURITÉ N’EST PAS UN GROS MOT (par Jean-Rémi Girard, président national du SNALC)
L’actualité se charge de le rappeler à tout le monde : l’École n’est pas un sanctuaire, et les querelles des hommes y entrent. Elles y entrent d’autant plus facilement qu’élèves et parents pratiquent les réseaux sociaux avec assiduité. Le résultat, objectivé par le ministère lui-même, est sans appel. Les « incidents » sont en hausse, et les personnels sont régulièrement des cibles.
Cela n’empêche pas les mêmes personnels d’être montrés du doigt dès qu’un cas de harcèlement ou une agression d’élève fait la une. « Où sont les adultes ? » s’écriait la ministre de la jeunesse récemment, oubliant un peu vite qu’elle n’est pas membre d’un gouvernement s’étant fait remarquer par une amélioration du taux d’encadrement d’une part ; et d’autre part que les adultes essaient déjà tant bien que mal de maintenir la sécurité dans l’école, et qu’ils n’ont pas la charge des rues adjacentes. La ministre de l’Éducation nationale, plus au fait du réel, a préféré diligenter une enquête de l’inspection générale pour établir les faits. Nul doute qu’on se rendra compte que les collègues ont fait leur travail, mais qu’ils n’ont pas de super-pouvoirs pour faire cesser la violence d’un claquement de doigts.
Le SNALC le rappelle régulièrement au ministère : la sécurité, le climat scolaire sont des éléments essentiels d’un système scolaire qui fonctionne. Quand on ne les garantit pas, on s’expose à une évaporation de certains élèves, dont les parents vont préférer un entre-soi, quitte à le payer en monnaie sonnante et trébuchante. Mais au-delà, c’est toute la société qui est fragilisée.
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